Oui, la décision d’exclure Russes et Biélorusses serait lourde de conséquences géopolitiques, et l’on peut comprendre les réticences du CIO, et de toute personne sincèrement attachée aux valeurs humanistes du sport.

Mais les sportifs russes ne sont pas des sportifs comme les autres.

Juste après les JO de Tokyo en 2021, où ils concouraient théoriquement sous pavillon neutre, mais avec des tenues aux couleurs russes et avec comme hymne une oeuvre du compositeur neutre Tchaïkovsky, « Choigu (le ministre de la Défense russe) a remercié les athlètes du CSKA (45 médailles sur 71) pour leur contribution significative à l'amélioration du prestige de l'armée russe et du pays dans son ensemble. Il a promis le soutien total de l'armée dans la préparation des prochains JO (de Paris) »

Vous avez bien lu : le soutien total d’une armée que Poutine a assurée par ailleurs d’un soutien total dans sa guerre d’agression en Ukraine.

En résumé, l'armée russe a actuellement deux priorités : détruire l'Ukraine, et gagner un maximum de médailles à Paris.

Les sportifs russes ne relèvent pas de la CPI (sauf à avoir participé personnellement à des crimes de guerre). C’est au mouvement sportif international qu’il revient de tirer les conclusions du mépris absolu des principes olympiques par le sport russe dans son ensemble, de manière systémique, depuis déjà de longues années.

Certes il y a bien des pays qui ne respectent pas parfaitement ces principes. Mais à ce jeu-là, la Russie est tout simplement hors compétition, ce qui justifie de prendre cette expression au sens propre.

Faute d’une réponse à la hauteur de l’enjeu, c’est la crédibilité même des principes olympiques qui serait gravement atteinte.

La France, pays organisateur mais aussi pays du renouveau olympique à l'ère moderne, peut-elle rester indifférente à pareille atteinte ?